Pavillon d'extravagances chez un mec hors-dinaire

décembre 17, 2007
Une jeunesse frivole en quête de boussoles
Les jeunes marocains entre 15 et 25 ans s’enorgueillissent en bénéficiant d’une liberté relative. Les mœurs ont considérablement évolué après l’avènement de l’ADSL, des festivals et des radios… Les adolescents et post-adolescents se masturbent de plus en plus l’esprit pour troquer leur réclusion contre une évolution saine et profitable au développement.
Finie l’époque ‘‘carte postale’’ stéréotypée de couscous et de chameaux avec une feinte de Sahara… Le Maroc est fraîchement jeune et il vaut mieux qu’une séquence de vidéoclip préfabriqué. Les jeunes marocains entre 15 et 25 ans s’enorgueillissent en bénéficiant d’une liberté relative. Les mœurs ont considérablement évolué après l’avènement de l’ADSL, des festivals et des radios… Les adolescents et post-adolescents se masturbent de plus en plus l’esprit pour troquer leur réclusion contre une évolution saine et profitable au développement.
Finie l’époque ‘‘carte postale’’ stéréotypée de couscous et de chameaux avec une feinte de Sahara… Le Maroc est fraîchement jeune et il vaut mieux qu’une séquence de vidéoclip préfabriqué.


Une jeunesse moderniste :
‘‘J’ai 16 ans et demi et je maîtrise un I-Phone aussi parfaitement qu’un ingénieur de Apple, la seule différence réside dans le fait que je sois jeune et marocain’’ nous rapporte fièrement Badr, un futur Bill Gates bien de chez nous. Badr préfère écouter Hoba Hoba Spirit et Bigg plutôt que Abdelhalim et ses mièvreries chagrines… Le jeune adolescent se fait surnommer Pedro Baghi-More parce qu’il veut toujours plus à l’imitation des jeunes d’aujourd’hui qui se disent handicapés par une multitude de normes auxquelles il faut se contenter. Des normes et des obligations qui pimentent notre quotidien mais qui pourraient représenter un frein à la créativité. Motivé par le renouveau, Hicham Abkari (directeur du festival de Casablanca et du théâtre Mohammed VI) ne baisse pas les bras, après avoir épaulé le mouvement musical Underground durant les années 90, il continue à miser sur le génie des marocains… Il y’a deux mois en préparant le festival ‘‘Casa Ciné’’, Hicham Abkari a mis les mains et les pieds pour faire participer le maximum d’œuvres cinématographiques appartenant à la nouvelle vague marocaine.
Les jeunes commencent à apprivoiser la culture cinéphilique en collectionnant des masses de DVD’s classiques, de même qu’ils peuvent présentement regarder les nouvelles sorties en même temps qu’aux États-Unis ou qu’en France. L’image représente un impact substantiel sur les mentalités, elle suscite de nombreuses interprétations… Si l’on prend le film ‘‘Marock’’ à titre d’exemple, il a été irrationnellement fustigé par des traditionalistes de seconde zone avant même qu’ils n’aient visionné tout le film. Quant à notre ami Badr, il affirme sans rechigner l’avoir vu à deux reprises avec sa maman. Avant de nuancer ‘‘Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents aussi Openminded et compréhensifs… Certains de mes camarades ne peuvent même pas regarder une scène d’embrassade en famille’’.

La Culture sexuelle, c’est Hchouma !
A 24 mois de 2010, notre jeunesse reste toujours à la merci des considérations patriarcales et des remarques générationnelles. Le discours - hchouma / haram - prime sur les convoitises libérales. Pourtant, Les acteurs de la production visuelle marocaine osent de plus en plus d’images suggestives à la limite de l’érotisme pour séduire les jeunes spectateurs. Ces derniers ont parfois des réactions mitigées voire frustrées puisqu’ils subissent une absence totale d’initiation et d’éducation sexuelles. A la maison, les trois-quarts du temps c’est tabou et à la télé, c’est censuré… il n’y a qu’Internet pour rompre la charme des jardins secrets. Fouzia affiche 22 au compteur d’âge, elle a accepté non sans audace de partager son opinion sur la question… ‘‘Lors des visites familiales de commodité, ma grand-mère et mes tantes s’unissaient toujours pour m’expliquer que les rapports sexuels c’est Hchouma en me baragouinant sans cesse qu’il faut absolument rester vierge jusqu’au mariage ! Alors qu’actuellement avec mes copines, ce qui est plutôt Hchouma c’est de rester pucelle à 22 ans puisqu’à cet âge, on doit déjà avoir des anecdotes charnelles à raconter’’. Dès lors s’installe un dilemme : Plébisciter la pression sociale et succomber à la tentation du communément interdit ? Ou faire plaisir au système féodal en se privant d’une jouissance qui se banalise ? Après une relance plus ou moins indiscrète, Fouzia a courageusement daigné rétorquer ‘‘Je me suis longuement documentée sur Internet à la recherche de tout ce qui a un rapport à la première fois et j’ai fini par faire le grand saut il y’a quelques mois de cela avec quelqu’un que j’aime. Mes parents ne sont pas au courant mais mes amies proches si, j’estime que mon futur mari m’acceptera comme je suis et réciproquement’’. Les adolescents ont beau écouter les psalmodies restrictives de leurs vieux certes, mais s’ils avaient accès à une éducation sexuelle objective, ils auront les connaissances nécessaires pour mieux appréhender leur intimité. Ce qui n’est pas précisément le cas de Sofia, une Casablancaise souriante dont le verre des lunettes est aussi incassable que ses principes ‘‘L’absence de communication sexuelle me laisse perplexe. Ceci dit, je préfère respecter la tradition vertueuse et rester prude jusqu’au mariage. Si je me laisse aller dans cet engrenage charnel, je mettrai ma future vie de famille en danger’’. Rien n’est moins sûr !


Jeunes et schizo’s !
Les 15 – 25 ans sont souvent pointés du doigt, on les traite de schizophrènes à tout bout de champ alors que c’est totalement faux… c’est plutôt notre société qui est antinomique et tellement bourrée de contrastes qu’elle interdit de boire de l’alcool alors qu’on retrouve des bars partout. Sans oublier qu’il faut garder sa virginité pour le mariage alors qu’on voit des associations distribuant des préservatifs gratuitement. Au Maroc, il est également interdit de graisser la patte aux policiers alors que des fois ils nous rendent la monnaie… Donc avec ces repères ‘‘biaisés’’, la jeune génération ne distingue plus le droit chemin des autres. Elle est amenée à connaître tout, à toucher à tout pour avoir un comportement réaliste et crédible vis-à-vis des concitoyens sans choquer personne. Mais dans le fond, cette dualité arrange les jeunes marocains dans la mesure où ils deviennent conscients de leurs entourages ce qui favorise une stabilité globale et ambitieuse.

Par : O.B
Pour Geomédia
posted by O.B @ 12:40 PM  
10 Comments:
  • At 14:30, Blogger 7didane la7rami said…

    Il y a une très grande différence entre consommer de l'iphone, et inventer.
    Et pour "Marock", ça ne vaut pas plus qu'un film teeneger série B. Le ragarder avec sa mère : oui bof. Je l'ai vu une seule fois et je préfère American Pie I de mon lycée. Tu connais toi des américains à avoir regarder Americain Pie avec leurs mamans ? Sans que la maman soit tatouée et vive dans une caravane bien sur.

    C'est cette amplification de ce qu'on appelle le mouvement "Nayda" qui irrite. On est encore loin de la "Movida".
    Comme dirait Bigg, la platform est encore fragile. Et à trop sautiller dessus, elle risque de craquer.

    Cela dit, je continue à être positif.

     
  • At 15:44, Anonymous Anonyme said…

    Salut Oussama,

    Tableau très intéressant. En fait, on jurerait que c'est une constante à savoir la non communication et la perpétuelle Hchouma. Merci.
    Mwah

     
  • At 16:36, Anonymous Anonyme said…

    C'est Hchouma de parler de sexe dans un pays Musulman ! que dis-je qui se dit être musulman... Qui se dit être modéré en fabriquant des bombes humaines... Ah zut, on est pas au Maroc là, on est dans un blog mondialiste, un globe mondialiste où les frontières se confondes ! TOUT EST INTERDIT si on en vient a respecter les règles de chaque pays faisant partie de cette globalisation. Trop d'INTERDICTION TUE l'INTERDICTION... On fini par se lasser et permettre tout et n'importe quoi. Ceci dit, analyse journalistique de ce sujet très intéressante ...

     
  • At 17:16, Blogger 7didane la7rami said…

    @MultiMehdi
    On dirait que tu entends des voix le soir. Mais vraiment tu souffres. Relax...

    @OB
    N'essaie pas de comparer la Movida qui a donné tant de musée et d'œuvres pour les remplir, avec Nayda. On se bat à peine pour pérenniser un festival du l'Boulvard qui peine à renouveler ses découvertes artistiques.

     
  • At 19:55, Anonymous Anonyme said…

    La mosaïque est décrite parfaitement, sauf que l'on oublie souvent qu'à force de "catégoriser" cette "jeunesse marocaine à 24 mois de l'an 2010" on finit par tomber dans des stéréotypes trop consommés par la presse.
    Nous sommes en phase de mutation sociétale profonde, personne ne peut le nier, mais c'est une mutation à plusieurs grandeurs de vitesse..
    Peut être que deux ou trois témoignages bien que transmis fidélement n'ont pas le mérite de représenter fidélement le mosaïcisme patent de cette même jeunesse marocaine..

    PS: Toujours un plaisir de te relire Oussama, là on peut dire que tu maitrises de mieux en mieux les ficelles du "métier"..

     
  • At 00:23, Anonymous Anonyme said…

    Voilà un beau reportage à la Libé.
    Reste une question qui me taraude l’esprit : O.B tes modèles sont ils représentatifs des jeunes marocains. Je crains que non

     
  • At 02:10, Blogger O.B said…

    @Hdidane, On ne parle pas d'inventivité ni de consommation mais de tendances high-tech et de marocanité... Pour les films Marocains, je prends presque aveuglement l'exemple de Marock pour insinuer le fait qu'on ose de plus en plus !
    Personnellement je n'aime pas le terme "movida" mais je suis d'accord avec toi, les fondements culturelles et artistiques sont fragiles et pauvres, il ne faut donc pas sautiller dessus mais déjà contribuer à les jalonner.

    @Bonjour Loula, t'as vu ça !!! trop de dualité... pour vivre libre et épanoui, faut vivre caché. Ok mais jusqu'à quand ?

    @Multimehdi, bienvenue et merci pour ton comm' je pense que le Maroc est très modéré par rapport à ses voisins, notre jeunesse n'est pas dupe mais juste "timide" et frileuse, pour moi rien n'est Hchouma... Pour faire valoir certaines "extravagances", il faut lire, dire, crier, écrire et s'afficher.

    @Hdidane, Le festival L'boulevard est indispensable, c'est une empreinte édifiante et régulière. Pour la NAYDA, ok mais on n'a pas de théâtres ni de musées...
    PS: Tu es sur mon Blog et C'est déplacé ce que tu as écrit à Multimehdi(qui a simplement donné son opinion), je t'invite à retirer ce que tu as dit. Merci

    @Dr. Boumaalif, c'est avec un plaisir que je te lis aussi. Les témoignages auraient pu être plus hétéroclites mais ça ne s'inscrirait pas dans le constructivisme que je susurrais entre les lignes.
    PS: Merci Othmane, c'est pas de ma faute :)

    @Salut Larbi; et Merci pour le compliment ! Toujours le commentaire qu'il faut ! Je sais que la réalité des jeunes aujourd'hui est plus léthargique mais je vois le verre à moitié rempli et non à moitié vide.

     
  • At 10:39, Anonymous Anonyme said…

    @ 7hidane la7rami
    Merci de lire et de relire mon commentaire pour ne pas débiter une interprétation fausse et contraire à mon intension. Tu connais le terme "IRONIQUE" ? Cherche dans le dictionnaire. Ah excuse moi un enchaînement de lettre te déstabilise, ça se soigne. Monsieur à une phobie des lettres. IL faut trouver une combinaison alphanumérique pour que tu saisisses bien le sens des termes... comme ton pseudo l'indique.
    Merci pour ton commentaire et le commentaire de mon commentaire... Ca sert beaucoup, c’est à la fois intelligent et indispensable, et ça intéresse sûrement Monsieur OB!

    P.S : 1f45eef56ef5efz56 C'est plus compréhensible ainsi ?

     
  • At 20:07, Blogger 7didane la7rami said…

    @OB
    7didane le Magnanime s'excuse pour la familiarité qu'il s'est permis avec Multi-Mehdi. Et pour se faire pardonner laisse le lien de ce dernier http://multimehdi.skyrock.com/.

    Mes excuses pour la jeunes skyrock :D

     
  • At 18:01, Anonymous Anonyme said…

    Sympa le billet ou disons l'article ;) :)

    Im me rappelle une discussion avec Karim bekouchi. Perso, je pense que cequi se passe à Casa, Rabat ou d'autres grandes villes ne concernent que des micro-cosm.

    Ce qui est sur pour moi c'est notre schizophrénie collective.

    PS : "Badr préfère écouter Hoba Hoba Spirit et Bigg plutôt que Abdelhalim et ses mièvreries chagrines…"
    Traiter Abdelhalim de cette manière franchement ...

    Aid moubarak said

     
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